Derrière un titre en lettres roses qui n'aurait pas dépareillé en une de Cosmo,
Gad et Sophie forment un couple heureux, ça se voit dans leurs yeux
illuminés de béatitude. Leurs regards emplis d'amour ne sont d'ailleurs pas sans
rappeler celui du cocker reconnaissant à qui on vient d'accorder ses croquettes quotidiennes.
Rien qu'à l'affiche, ça avait l'air à chier, mais j'avais tout de même choisi d'accorder le bénéfice du doute à ce petit film sans prétention. Hélas, alors que l'Arnacoeur avait apporté la preuve que le cinéma français pouvait accoucher d'excellentes comédies romantiques, Un Bonheur... nous offre un très bel inventaire de ce qu'il ne faut pas faire lorsque l'on s'attaque au genre.
Rien qu'à l'affiche, ça avait l'air à chier, mais j'avais tout de même choisi d'accorder le bénéfice du doute à ce petit film sans prétention. Hélas, alors que l'Arnacoeur avait apporté la preuve que le cinéma français pouvait accoucher d'excellentes comédies romantiques, Un Bonheur... nous offre un très bel inventaire de ce qu'il ne faut pas faire lorsque l'on s'attaque au genre.
La vie en rose
L'idée de départ est ici de jouer sur l'opposition entre un quadragénaire éternel ado et une mère de trois enfants qui, fatalement, tombent amoureux au premier regard. Après tout, pourquoi pas. Sauf que le scénario a manifestement été écrit à la truelle.
En plus de recourir à des mécanismes usés jusqu'à la corde, les auteurs ne se sont encombrés d'aucune forme de subtilité, n'hésitant pas à faire usage de la guimauve la plus écœurante qui soit.
La scène de rencontre est assez emblématique du degré d'affliction que ce film est capable de susciter. Je vous pose donc rapidement le tableau : nos deux protagonistes sont pris dans une violente averse, mais à peine commencent-ils à comprendre qu'ils sont faits l'un pour l'autre que la pluie s'arrête par magie. Voilà. Alors, c'est pas une idée de mise en scène qui déchire, ça ? Ouais, c'est tout pourri, en fait...
Le film tout entier est traversé de ce genre de niaiseries, et il est inutile d'espérer beaucoup mieux quand il s'agit d'assurer un minimum de crédibilité à cette histoire. Un autre exemple pour le plaisir : la crise d'adolescence dans le monde d'Un Bonheur..., ça consiste à faire la gueule pendant la partie de bowling familial et à refuser un Coca généreusement offert par le nouveau copain de Maman. L'ado en question finit quand même par accepter un Ice Tea, faut quand même pas déconner.
One man movie
Difficile enfin de passer sous silence la prestation de Gad Elmaleh, qui a au moins le mérite d'être constant dans la médiocrité (ceux qui ont subi La Rafle comprendront). Le film capitalise énormément sur la popularité de l'humoriste et celui-ci, pleinement conscient de la responsabilité pesant sur lui, se démène comme il peut pour essayer de relever le niveau. Toute cette bonne volonté ne suffit pas pour en faire un acteur digne de ce nom : Gad Elmaleh est tout simplement incapable de jouer dans la nuance et ne parvient jamais à sortir de son costume d'homme de scène. Sur grand écran, ça passe forcément beaucoup moins bien.